La rubrique des versants

Michelle TOURNEUR

Publié le : 01/01/2018 à 00:00:00


Michelle TOURNEUR


Grenobloise d'origine, Michelle Tourneur vit en Haute-Savoie, à Megève. Michelle Tourneur est docteur ès lettres avec une thèse sur le romantisme ; elle obtient, reconnaissance suprême, une chaire de littérature à la faculté de Grenoble. Elle abandonne ce poste tant convoité, déterminée à écrire son premier roman "" Le Soufflé Mirabeau"". Elle a collaboré longtemps à France Culture et France Inter pour des oeuvres de fiction, vingt-cinq dramatiques originales environ, ainsi qu'à Espace Deux (Radio suisse romande) pour des feuilletons commandés, dont la vie de Haendel, une vaste fresque de la vie musicale au dix-huitième siècle, avec vingt-cinq comédiens.
Pour la télévision et le cinéma, elle a écrit une dizaine de scenarii originaux avec dialogues et obtenu, en 1983, la mention spéciale de la Fondation de France pour la meilleure oeuvre de télévision (adaptation et dialogues de ""Mouettes sur la Saône""). La même année, elle remporte à Genève la Plume d'or de la ville de Genève pour la pièce de théâtre ""La Burette"".

Ses oeuvres :

- ""Promise Of The Heart"" en anglais 01/05/2007 Vmi Publ
Résumé : ""On the day 15yearold Rachel Truth is moving away, 17yearold Jesse Colton confesses his love to her. He gives her his most treasured possession and his promise to wait for her and marry her when she returns. Six years pass before Rachel returns home to Cascade Cove to hopefully begin her romance with Jesse. This novel offers a glimpse back to treasured values and costumes, including traditional courting and purity until marriage, that are fleeting in today's society"". (Le jour de ses quinze ans, alors que Rachel Truth va s'en aller, Jesse Colton, 17 ans, lui confesse son amour. Il lui donne son bien le plus précieux et lui promet de l'attendre pour l'épouser dès son retour. Six années passent avant que Rachel retourne à sa maison de Cascade Cove avec l'espoir de commencer son aventure amoureuse avec Jesse. Ce roman donne un aperçu des vraies valeurs et coutumes d'antan, incluant faire la cour et garder sa virginité jusqu'au mariage, traditions qui disparaissent dans notre société moderne).

- ""Nuit d'or et de neige"" 2002 Gallimard
Résumé : ""- Comment avez-vous pu obtenir ce prêt gracieux de la Salle des Tritons ' - Par relations, Monsieur le Président. Sur mon initiative un peu folle, les ors et les stucs de la vieille Salle des Tritons allaient en effet recevoir un flot de financiers parmi les plus prestigieux d'Europe. Pour cet événement, j'avais requis la complicité d'un Européen du Siècle des Lumières, Georg Friedrich Haendel, musicien, visionnaire, entrepreneur qui avait dû pactiser toute sa vie avec les caprices de la haute finance. La soirée promettait d'être inspirée, somptueuse.
La neige se mit à tomber, elle engloutit la ville et les routes, assombrit la campagne. L'émotion, le trouble que je rencontrai au cours de cette nuit, ce n'étaient pas ceux que j'attendais.""

- ""Lumières d'alcôve"" 1999 Gallimard, Blanche
Résumé : ""Des brasseries parisiennes aux vents déchaînés d'une île atlantique, Plunier promène sa question. Le peintre Hortus l'a-t-il vraiment embauché pour cette enquête sur sa vie ' Veut-il vraiment faire de lui son biographe exclusif ' Pourquoi ' Hortus, venu de Saint-Domingue, après un séjour en Castille, ne garde dans sa mémoire que les jeunes filles blondes, ses modèles. De la raison qui lui a fait quitter l'Espagne, il a tout oublié. Plunier se sait pas encore que plonger dans cette amnésie, c'est être happé par les vents d'équinoxe qui soufflent autour de l'atelier ouvert sur l'océan. C'est être cahoté d'une révélation à une impasse, d'un mur de silence à un rideau de neige, d'un aveu à l'insolite apparition de Velázquez. Autour d'Hortus pourtant, ni Tacha son dernier amour, ni Faustine la belle logeuse, ni le marchand de tableaux Baxter ne semblent ignorer que cette peinture a un pouvoir d'ensorcellement. N'inciterait-elle pas à penser que cette chose perdue recherchée par Plunier serait l'un des fondements de toute vie humaine ' (note de l'éditeur). Dans ce récit tendu, la peinture devient chair lumineuse. On retrouve toute la sensualité, le sens des atmosphères et l'émotion de l'écriture propres à Michelle Tourneur.

- ""À l'heure dite"" 1997 Gallimard, Blanche, roman. Couronné par l'Association des Auteurs de Langue française, ce roman obtient en 1998 le Prix de Littérature des Alpes et du Jura. Il a été adapté au cinéma sous le titre ""L'Idole"" par Samantha Lang.
Résumé : ""Leur rencontre s'était produite tout à fait fortuitement sur les marches usées de l'escalier tournant : Colombe, la jeune actrice blonde à l'avenir prometteur, brisée par un chagrin d'amour ; monsieur Rong, cuisinier génial qui porte à leur sommet les mets les plus raffinés de la gastronomie chinoise ; Fulbert Castellac, guetteur des mouvements et des pulsations de la maison, dans son long manteau de drap bleu à galons d'or.
Rien ne devrait réunir ces trois-là. Rien si ce n'est le continent exotique du vieil escalier et cette attente insensée, à la limite du supportable, programmée par la petite sous les plis aériens du baldaquin blanc où elle prétend fuir le monde.""
Avec son écriture délicate et sensuelle, Michelle Tourneur s'insinue dans cette attente au goût d'amour et de mort, de nostalgie et de provocation qui, à travers l'accélération d'un temps compté, revêt pour les trois personnages la dimension d'un destin.

- ""La Soie"" 1992 Gallimard, Blanche, roman
Résumé : ""Un demi-siècle passé à palper la soie à Lyon, à en apprendre les craquements et les soupirs, à en choisir les décors, à en connaître les miroitements, et surtout à en négocier des métrages si impressionnants qu'ils auraient pu relier l'Ancien au Nouveau Monde, a donné à Amélie Arbellière une propriété singulière : la soie a tapissé son âme. Elle a conduit sa vie. Cela n'est pas sans conséquences, car ce balancier natuel et souple fluctue toujours avec un peu d'avance sur les bouleversements du monde. Il semble, d'ailleurs, que le phénomène se soit étendu à tout l'entourage d'Amélie. Comme elle, le Commissionnaire en Soieries féru de médecine, l'andouilletière éperdue d'amour devant les plis d'un taffetas cramoisi, le journaliste américain Whist, Joannès, Thomas, Thérèse subissent les poussées mystérieuses de ces étoffes brassées à pleines mains. Aucun d'eux n'en maîtrise la force de séduction. Dans ces conditions, faut-il croire que le seul lieu vivant capable de réduire la soie à une matière domptée soit la maison d'enfance - Lumiera ' Fluide comme les reflets d'une étoffe, impénétrable, changeant, le Rhône qui coule non loin de là derrière les arbres détient peut-être la réponse"".

- ""La Grange à voile"" 1992 Gallimard, Folio Cadet, conte pour enfants.
Résumé : ""C'était un village près de la mer avec des maisons de pierre..."" Un jour le maire de ce paisible village vient voir la maîtresse d'école et lui fait part de ses inquiétudes.
Un conte moderne illustré par le pinceau magique de Jacqueline Duhême.

- ""Le Soufflé Mirabeau"" 1974 Presses de la Cité

- Extrait de ""Force Huit"" nouvelle
Résumé : Vincent attendait. Il attendait, seul dans l'immense maison vide, le retour de Lina. Depuis deux jours, son jeu changeait. Il avait la sensation très nette qu'il pouvait en devenir maître comme la neige était devenue souveraine sur la ville. Rien de consistant ne s'opposait plus au déferlement de la musique entre ses mains. Le flux sonore emplissait les pièces, traversait les portes closes, recouvrait les bruits assourdis en concentrant au centre du salon un geyser de sons où Lina venait se placer chaque jour comme sous une averse chaude, certaine à présent de la vocation de son fils. Les circonstances justifiaient le pari qu'ils avaient pris sur son avenir. Aucun moteur ne tournait plus, les appareils et les véhicules étaient immobilisés, toutes les activités liées à une source d'énergie s'étaient arrêtées. Mais le grand Steinway sombre résistait à cette atonie.
Ils étaient à la charnière de deux mondes, entre le silence et la vibration, entre la blancheur de la ville et la laque noire de l'instrument.
""Tout s'est bien passé, voilà, me voilà enfin, signala-t-elle en appontant contre les colonnades de l'entrée. J'ai des haricots, de la viande séchée, de la cannelle, des dômes de chocolat noir, une petite fiasque de Chartreuse... Mon chéri, on va mettre le couvert !""
Il la vit d'en haut, longiligne, libérant ses cheveux clairs de son capuchon de caoutchouc et s'engouffrant vivement sous les colonnades de l'entrée. Il l'attendit sans esquisser un mouvement. Du salon, il avait préparé ce qu'il avait à lui dire. Avant même qu'elle fût montée, il lança d'une voix haussée à travers la volée de marches.
""Viens, j'ai travaillé pour toi !
- Travaillé pour moi ' Travaillé ' C'est-à-dire, mon petit '
- Viens...""
Elle entra, dans le salon, essoufflée par son chargement.
Le volume de la pièce lui sauta au visage et une sensation de froid intense la figea sur place. Tous les objets d'art, les petits cadres et les vases de porcelaine rassemblés depuis des années pour son fils dans le grand salon ovoïde fermé sur le mystère de la musique, la plupart des meubles, avaient disparu. Il les avait précipités par la fenêtre. Derrière les carreaux, on distinguait encore, on distinguait à peine les boursouflures suscitées par leurs formes englouties dans la couche molle.
""J'ai fait de l'ordre, indiqua-t-il. On y voit plus clair. Le ciel aussi fait de l'ordre.
- De l'ordre '""
Tout vibrait à l'intérieur d'elle-même. Elle voyait le regard vif, embusqué de son fils. Elle voyait la marque des meubles absents sur les murs et sur la moquette. Elle frissonna, se frotta les yeux et dit seulement :
""Je ne sais pas... je ne sais trop ce que ton père pensera de cette pièce quand il rentrera de Milan, vraiment je ne sais pas.
- Il ne rentrera pas, répondit-il, implacable. Il a téléphoné. Les chasse-neige ne passent plus. Il ne rentrera pas. Ni lui ni personne...""
Il lui sourit d'un sourire irrésistible et lui fit signe d'avancer. ""La petite table à jeu, le cendrier sur pied, le chiffonnier à étoiles de nacre... ça aussi... ça aussi je vais le passer par la fenêtre."" Vider tout à fait la pièce, exclure l'inutile, ne rien laisser de superflu ni de vivant hormis l'instrument royal. Il avait attendu sa mère pour parachever son ½uvre sous ses yeux.
Elle le regardait faire avec une moue douloureuse, ses oreilles bourdonnaient, ses pensées se racornissaient, mais la présence souveraine du grand piano contre les fenêtres scintillant sur le jardin immaculé la subjuguait comme elle le subjuguait. Le silence effaçait la notion de culpabilité, et l'insignifiance des traces que laissaient les objets en s'enfonçant dans la neige donnait à douter de leur existence même.

- ""La beauté m'assassine"", parution le 3 janvier 2013 aux éditions Fayard.
La phrase est empruntée au Journal d'Eugène Delacroix.
Le roman se passe en 1834 dans et autour de son atelier, quai Voltaire. Jeune peintre brillant et controversé, il espère être choisi pour la décoration de grands édifices publics. La concurrence est féroce. Un jour arrive chez lui une jeune fille qui insiste pour être sa servante. Il n'a pas de quoi la payer. Elle sait lire, écrire. C'est étrange. Qu'a-t-elle derrière la tête ' Est-elle envoyée par des ennemis pour épier ses projets ' Leur tête-à-tête va mener à l'inattendu...
Le Paris romantique, fougueux, passionné, accompagne cette histoire qui est aussi et surtout une histoire d'émerveillement et d'amour de l'art.
Sur la couverture rayonne l'Orpheline de Delacroix

Elle anime
:
lecture
table ronde et débat
rencontre avec des publics empêchés
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